Cette recherche d’identité russe se prolonge

Cette recherche d’identité russe se prolonge durant les années 1905-1910, notamment avec le courant néo-primitiviste. Qu’entend-t-on par Néoprimitivisme ? Comme son nom l’indique, c’est un courant qui s’inspire des arts primitifs. La différence fondamentale entre le Néo-primitivisme russe et d’autres courants européens s’inspirant de l’art primitif, réside dans le fait que les artistes russes ne vont pas chercher les formes primitives de leur art en Orient ou en Afrique, mais sur leur sol national (enseigne, jouet, loubki). A Orsay, le courant néo-primitiviste est représenté, en peinture par Natalia Gontcharova, et Mikhaïl Larionov. Ci-dessous à gauche, « Le sauveur », panneau central d’un triptyque, 1910-1911. En sculpture, sont montrées des œuvres néo-primitivistes de Golubkina ou Konenkov. Ci-dessous au centre, « Stribog », 1910, de Sergueï Konenkov, Au début du XXe siècle, et jusque dans les années 1910, l'art populaire demeure donc une source d'inspiration très féconde. Plusieurs associations d'artistes, qui participent à la genèse du néo-primitivisme russe, revendiquent pleinement cette influence. C'est le cas du Valet de carreau (1910-1916), aussi très marqué par l'expressionnisme allemand et l'art français, en particulier Cézanne, Gauguin et les fauves. Ci-dessous à droite, « Le bain du cheval rouge », 1912, de Kouzma Petrov-Vodkine. Parmi les fondateurs du « Valet de Carreau », on trouve Larionov et Natalia Gontcharova. Cependant, ces 2 artistes rompent rapidement avec le Valet de Carreau, qu'ils estiment trop inféodé à l'art occidental. Ils fondent en 1912 « La Queue de l'âne », où l'héritage national était consciemment revalorisé. Gontcharova s'inspire des broderies paysannes, des loubki et des icônes orthodoxes, comme on l’a vu plus haut.