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plus ou moins art et culture
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2 janvier 2006

Dans “Assemblage, huile sur miroir cloué à une

Dans “Assemblage, huile sur miroir cloué à une toile”, 1920-22 (collage offert par Schwitters à Hannah Höch qui a ensuite appartenu à Tzara puis été donné au Musée d’art moderne de la ville de Paris en 1988, par les héritiers du poète) l’objet fait doublement irruption, d’abord par le support: un miroir à main réel dont la surface a remplacé la surface picturale, puis par sa présence fragmentaire à l’intérieur du collage. Le miroir à main, détourné de sa fonction, présente autre chose au regard de celui qui voudrait s’y voir. Disons un reflet de l’époque d’où ressort le mot CHOC. découpe d’un autre mot comme l’indique la troncature irrégulière de l’élément collé. Comme un grand nombre des collages de Schwitters des années 20, cette œuvre a été réalisée à partir de débris ramassés sur les ruines de la guerre. Sur les restes de maisons détruites, Schwitters a ramassé des fragments de matériaux présents dans des intérieurs (boutons, morceaux de carton, bouts de bois, morceaux de carrelages, métal, verre, liège et une feuille d’arbre artificielle). Ces détritus habilement agencés par l’artiste s’organisent selon une composition qui n’a rien de décoratif, malgré l’harmonie chromatique et l’équilibre des obliques, des courbes et des droites. Autrement dit, la dure matérialité des objets et des mots collés (qui se détachent) attirent le regard du spectateur sur la guerre, la destruction, la confusion de l’époque; autant d’éléments qui se lisent dans ce miroir opaque, au dos duquel l’artiste a tracé un cœur percé d’une flèche et une inscription : «Viel Liebe, Q.Witters » (Beaucoup d’amour, Q.Witters). Witters étant une réduction de son nom. Avec Schwitters, le recours à des matériaux de rebuts réintroduit l’art dans le réel. Dans les années 60, les Nouveaux réalistes s’en inspireront. Schwitters a également réalisé des collages de mots et de lettres de typographie comme dans “Kleine (gentil) Dada” de 1923 (ci-dessous). Il a aussi pratiqué le collage de chansonnettes, de proverbes et de citations à la façon de Raoul Hausmann. Ces œuvres sonores (Anna Blume 1919, Ursonate 1921-1932) obéissent à l’esthétique du hasard esquissée dans ses œuvres Merz. On peut les écouter à Beaubourg ou sur http://www.ubu.com/sound/ Des expériences similaires avaient été réalisées à Zurich au cabaret voltaire. La plus significative reste «L’Amiral cherche une maison à louer», poème simultané de Tzara, Janco et Huelsenbeck . Le Centre Pompidou, en coproduction avec l’Ircam, a repris ce poème. Il est interprété par le compositeur Gilles Grand . Le dispositif mis en place par Grand utilise une technologie inédite de diffusion du son: la WFS (Wave Field Synthesis/Synthèse de front d’ondes). C’est une véritable réussite. schwitters__huile_sur_miroir_1920schwitters_dada_1923
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