Bref, avec 91 tableaux et 55 dessins réalisés

Bref, avec 91 tableaux et 55 dessins réalisés entre 1890 et 1918, l’exposition tente de dresser un panorama des transformations du langage pictural qu’ont opérées nos quatre artistes de la Sécession viennoise. Les œuvres sont regroupées selon trois genres : histoire, paysages, figures, qui, à la fin du 19ème siècle, correspondaient à des codifications traditionnelles de la peinture.: A partir de l'allégorie (qu’on associe à la peinture d'histoire), la première partie de l’exposition intitulée « Histoires » nous montre, d’une part, la science de la composition des artistes présentés et, d’autre part, leur ambition monumentale. De fait, le passage de la représentation classique au décor entraîne une évolution du vocabulaire formel couramment utilisé en peinture. Jusque là, la perspective ordonnait les compositions pour donner l’illusion d’une troisième dimension. Les sécessionnistes viennois l’abandonnent. Klimt, le premier revient à la surface réelle du tableau ou du mur, c’est dire à leur seules deux dimensions. Ci dessous à gauche, Klimt, « Pallas Athene », 1898. Dans ce tableau, Pallas Athene, regard clair, fait face au spectateur. Sachez que sa figure imposante est vite devenue la figure emblématique de la Sécession viennoise. Lors de son exposition en 1898, le tableau fut critiqué. On reprochait à Klimt d’avoir donné des attributs à la déesse, peu conformes à la tradition, comme la sculpture de Nuda Veritas que la déesse tient au lieu de l’habituelle figure ailée de la victoire, ou la tête de Méduse qui, sur sa cuirasse, tire la langue au spectateur, on n’avait encore jamais vu ça. Dans la « Jeune Fille » de Klimt, 1912-1913, (ci dessous à droite) la composition tout entière évoque, cette fois, une sorte de patchwork. Les tissus sont amoncelés en une gigantesque boule au sommet de laquelle apparaissent des visages. Seuls les coloris de chacun des tissus et les plis qu’ils forment délimitent les surfaces.