Parmi les autres Ambulants figurant à Orsay, qui

Parmi les autres Ambulants figurant à Orsay, qui nous paraissent significatifs, nous trouvons : Nikolaï Yaroshenko et « Sa vie continue partout », 1888, (ci-dessous à gauche). Ce tableau représente un wagon de train dans lequel sont enfermés des Russes partant pour le bagne. Pour accentuer le réalisme de sa peinture, Yaroshenko l’a réalisée au format d’un wagon. Grigory Myasoyedov, nous propose « L’heure du dîner à Zemstvo », 1872, (ci-dessous au centre) Toutes ces œuvres font la critique sociale du pays. Une critique qui était toutefois limitée par la censure tsariste Comme nous l’avons évoqué, le réalisme idéologique des Ambulants s'exerçait dans différents domaines : la peinture historique, le portrait et la peinture de genre. Le thème de la guerre et des ravages faits par les campagnes napoléonienne en Russie est également un thème récurent chez les Ambulants. Malheureusement aucun des tableaux de Vassily Surikov, traitant abondamment du sujet, n’a fait le voyage de Paris. On se contentera donc d’une évocation de la guerre par Veretchaguine et son « Apothéose de la guerre », 1871 représentant un amoncellement de crânes (ci-dessous à droite). Est-ce une vanité poussée à son paroxysme ? On peut se le demander. Pendant une trentaine d'années (1870-1900), les Ambulants ont dominé la vie artistique russe. Selon ces peintres, seul le réalisme leur permettait d'agir directement sur la vie sociale. Partant de là, les Ambulants ont privilégié le but à atteindre plutôt que l'aspect formel. Or, en peinture, ne pas se préoccuper de l’aspect formel est fatal. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’art des Ambulants s’est peu à peu essoufflé jusqu’au déclin, et, ce, seulement après trente ans de bons et loyaux services rendus à la cause réaliste pour ne pas dire nationale. Le réalisme national, dans sa version institutionnalisée, fleurira à partir des années 30 sous le nom de réalisme socialiste.